Comment accompagner la révolution numérique ? Conseil participatif

Accompagner la révolution numérique - conseil participatif
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Comment accompagner la révolution numérique est un des ateliers citoyens de l’agora du 19 mars 2022 qui s’est tenu en salle du conseil municipal de Pont-Péan.

Agora citoyenne du 19 mars avec son atelier autour du numérique avec comme médiateur et rédacteur du rapport Pascal Coulon,
Le numérique existe depuis des millénaires mais il faut attendre l’exploitation des semi-conducteurs pour faire exploser la numérisation de notre environnement. Depuis les années soixante, le grand public a accès à la calculatrice électronique, les ordinateurs personnels, les communications numériques, internet, les objets connectés et toutes les applications numériques qui apparaissent chaque jour. Et ce n’est pas fini avec la mécanique quantique, l’intelligence artificielle. Depuis une demi-douzaine d’années la numérisation a envahi tout notre environnement et devient incontournable dans notre vie courante avec la disparition progressive des systèmes analogiques tels que les faisceaux hertziens, le papier comme les formulaires administratifs, l’accueil pour une réservation par exemple…
Comme toute révolution, la révolution numérique bouleverse nos codes, nos modes de vie, nos conditions de vie, et n’est pas sans danger pour certains citoyens, les plus vulnérables bien entendu. Trois types de dangers doivent nous préoccuper, l’accès aux nouvelles technologie, la posture face à la cybercriminalité, l’information d’influence. Ces trois sujets ont été abordés en atelier le 19 mars en tentant de répondre aux questions suivantes au niveau municipal:
  • -on

Tout le monde n’est pas égal devant les nouvelles technologies numériques

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Comment accompagner la révolution numérique ?

Tout le monde n’est pas égal devant ces nouvelles technologies, soit pour des raisons de moyens financiers soit pour des raisons d’aisance à la culture informatique souvent chez les personnes âgées. Comment faire quand tout se passe à distance avec la disparition des agences locales (poste, banque, assurance,) qui accueillaient le public, comment prendre rendez-vous (médecin, coiffeur,) si l’accueil devient virtuel, comment remplir les formulaire administratifs (impôts, carte grise, …) quand les documents sont numérisés.

Catherine fait part de son expérience et insiste pour éviter de parler d’handicap. Tout le monde a la capacité à condition d’être à minima accompagné. La réelle difficulté sociale repose dans le coût de l’investissement et des services ainsi que l’obsolescence des matériels.

Face à cette situation, la collectivité a un réel rôle à jouer pour accompagner les citoyens pour ce qui est présenté comme une « évolution » technologique, puisse améliorer le quotidien, plus que générer un stress supplémentaire. Malheureusement, les services publics comme les services privés se retranchent derrière la numérisation des informations pour réduire les contacts humains.

A l’échelle de notre commune, la municipalité peut et doit s’emparer de cette question pour tous les citoyens.

  • Procéder à une analyse de l’existant sur le plan local, sur le plan métropolitain et sur le plan national.
  • Mettre en place les manquants de proximité
  • Communiquer.

Lors de l’atelier le groupe met en avant le rôle possible du CCAS, du PAE, des associations comme Malo, mais aussi Emmaüs ou la maison des services au public à Rennes.

Des dispositifs à compléter

Emmaüs Connect

Emmaüs Connect dont le slogan est « faire du numérique une chance pour tous » envoie un message positif pour permettre aux personnes en situation de précarité d’accéder aux outils indispensables devenus exclusivement en ligne. « L’association a la particularité de travailler sur les 3 aspects de la précarité numérique : l’accès au matériel, l’accès aux moyens de connexion et l’accompagnement vers des compétences essentielles ». Pour l’instant, Rennes ne propose pas de point d’accueil.

L’ État

Pour accompagner la démarche de simplification administrative au travers d’une virtualisation administrative, l’État a mis en place un portail et un numéro vert (payant et disponible de 8h à 18h). Si vous avez besoin d’un accès à internet ou avoir une aide, l’état a également déployé des maisons des services au public. Cela se traduit sous différentes formes, des lieux spécifiquement dédiés, des locaux de la Poste ou de la Mairie, mais aussi un bus ou un camping-car pour un accueil itinérant. L’MSAP de Rennes se situe 2 rue du sous-lieutenant Yves Berger. Bizarrement, pour Pont-Péan, l’MSAP identifié est le PAE de Pipriac.

Proximité et lieux à envisager

Malgré tous les dispositifs mis en place, nous constatons que rien n’est proposé au plus proche des citoyens, bien au contraire, nous assistons à une réduction des heures d’ouverture de la mairie, lieu vers lequel les citoyens se dirigent naturellement.

Le groupe souligne que quand bien même la mairie serait ouverte, les agents ne sont formés pour répondre aux sollicitations, le matériel est vétuste et situé dans un espace non confidentiel.

D’autres lieux pourraient être envisagés comme la médiathèque, mais avec les mêmes remarques. Nous pensons, qu’il s’agit là d’une action sociale essentielle pour combler le manquant entre l’échelon métropolitain et le citoyen hors Rennes, qui peut se traduire de diverses manières selon l’effort qu’il est permis de faire.

Évidemment disposer d’un accueil humain serait l’idéal sans se substituer à des activités associatives ou commerciales.

Confidentialité, communication

Il n’est pas question dans notre propos de répondre à des dépannages informatiques mais de renvoyer vers les professionnels adaptés.

Se pose aussi la question de la confidentialité pour respecter la vie personnelle de chacun. A des endroits stratégiques, le citoyen pourrait également consulter ou avoir à disposition des plaquettes explicatives comme cela se fait dans certains magasins de bricolage, pour répondre à des questions simples et de manière autonome.

Enfin, tous les vecteurs de communication de la collectivité devraient promouvoir ces guides, ces bonnes pratiques et autres conseils, à faible effort car tout est créé sur le site demarchesadministratives.fr .

Pour conclure sur cette première thématique, nous sommes persuadés que des actions concrètes sont envisageables et réaliste à l’échelle de la commune pour apporter un confort aux citoyens et palier aux difficultés des plus précaires.

Le développement de la cybercriminalité

La croissance de la numérisation de notre espace s’accompagne du développement de la cybercriminalité. Les États, les administrations, les sociétés et les citoyens sont susceptibles d’être la victime de malveillances pouvant être fatales. Mais pour un citoyen, comment se protéger, comment ne pas rester seul face à ces attaques ?
Pour ce sujet comme le suivant, le temps nous a manqué pour entrer au cœur de la question. Une question qui à nos yeux ne peut être traitée qu’au travers de sensibilisations, d’informations fiables et concrètes à transmettre aux citoyens. Dans un premier temps cela pourrait faire l’objet de conférences en s’appuyant sur le tissu extrêmement riche autour de Rennes dans ce domaine de la Cyber. Pour l’information, par le biais des publications municipales, il s’agit de faire attention à la crédibilité et ne pas s’inventer un métier qu’on ne maîtrise qu’à travers la presse avec des a priori dangereux.

Réseaux sociaux et crise démocratique

Le développement des applications grâce aux nouvelles capacités numériques tels les réseaux sociaux enferment certains citoyens dans un monde virtuel, d’immédiateté, ou d’influence. Comment un citoyen qui n’a que les réseaux sociaux ou les chaînes d’information pour fonder un avis ? Comment avoir sa propre réflexion quand l’information est mâchée à dessin par les médias ? Finalement, comment ne pas penser que la démocratie est menacée par nos nouveaux comportements ?
Nous n’avons pas eu du tout le temps d’aborder ce sujet. En réalité, il s’avère très complexe et en tout état de cause hors des compétences de la municipalité. Il s’agit avant tout d’une question d’éducation et de formation de l’esprit critique qui n’est pas dans le champ des compétences des élus. Et pourtant, la crise démocratique que nous traversons n’est autre que la dégradation progressive de la capacité des citoyens à avoir un avis personnel et fondé, mais d’être formaté par une masse d’informations pré-machées à dessin. La seule action des élus dans ce domaine serait encore une fois de proposer des conférences sur ce qui se cache derrière les images, les slogans, les textes, et surtout ne pas galvauder la notion de démocratie participative.