Martinets et hirondelles en danger

Martinets et hirondelles
Martinets noirs et hirondelles - © photos : martinet : P. Gourdain ; hirondelle rustique : J.P. Siblet ; hirondelle des fenêtres : O. Roquinarc'h
Martinets et hirondelles sont en train de disparaître de manière dramatique ! Leur population a chuté en moyenne de 40 % depuis 30 ans dans tout l’hexagone. Les principales causes de ce déclin sont imputables à l’homme : destruction des nids, et utilisation massive d’insecticides.
Pour enrayer le déclin des martinets et hirondelles, il conviendrait de mettre en place des mesures incitatives favorisant la polyculture et l’élevage extensif. Le recours moins systématique aux intrants et les moyens de lutte biologique, notamment par le développement de l’agriculture biologique, constituent des alternatives. Le maintien et l’accès des bâtiments traditionnels d’élevage, la conservation ou la recréation de paysages ruraux traditionnels avec présence de jachères, de haies, de bosquets, de mares, de vergers haute-tige et de prairies naturelles constituent des conditions essentielles supplémentaires à la sauvegarde des populations d’hirondelles. Une forte réduction de l’emploi des pesticides chimiques est également indispensable pour garantir une présence suffisante d’insectes. Avec ses 27 % de zones humides, sa vallée du Tellé en confluence avec la Seiche, très proche de la Vilaine et sa zone Znieff 1 (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique), la ville de Pont-Péan voit voler les martinets et hirondelles au-dessus de son territoire. Il est de notre responsabilité à tous de les protéger. Enfin, il est nécessaire que les nids ne soient pas détruits.

Martinets et hirondelles en danger : Apus apus, le martinet noir vole au dessus de notre commune

Apus Apus - Martinet noir
Martinet noir

Martinet noir, Apus apus – (Linné, 1758)

Le Martinet noir ressemble quelque peu aux hirondelles. Les hirondelles ont cependant les ailes plus courtes et la face inférieure plus claire. La longueur des ailes du martinet et la brièveté de ses pattes ne lui permettent pas de se poser à terre ; et tout ce qu’il peut faire, c’est de rester suspendu contre un mur ou un rocher, grâce à ses ongles courts et acérés. Le martinet compte parmi nos plus fins voiliers. Ancien habitant des falaises et des grottes, il s’accommode maintenant des cavités de nos bâtiments et se cantonne, en arrivant, autour des édifices élevés (5 m et plus), dans lesquels il adopte un trou ou une crevasse qui lui sert à la fois de reposoir et de lieu de nidification. Il niche dans des cavités étroites situées sous les toitures ou dans les bâtiments, où les deux partenaires construisent un nid, sur une surface plate, en forme de coupelle plate de 10 cm de diamètre, composé de divers matériaux happés au vol (végétaux, papiers, plumes…) et agglutinés par la salive. Le nid de l’année précédente est réutilisé et consolidé si nécessaire par les deux membres du couple qui sont généralement fidèles.

En général il n’y a qu’une seule ponte annuelle de un à trois œufs. Les poussins naissent généralement en juin. Ils sont nourris de proies transportées dans la cavité buccale sous la forme d’une balle d’insectes vivants collés par la salive gluante. L’élevage se prolonge de 39 à 45 jours. Les premiers envols sont observés début juillet et jusqu’à la mi-août. Son alimentation se compose exclusivement d’arthropodes : insectes hémiptères, coléoptères, diptères, lépidoptères et arachnides. L’abondance des captures est étroitement liée aux conditions météorologiques. Il chasse plus au-dessus de l’eau par temps médiocre, l’émergence d’insectes aquatiques tant alors plus importante que celle des insectes terrestres. Le Martinet noir peut aussi chasser des insectes loin de son site de reproduction, en tirant profit de situations climatiques particulières pour exploiter les insectes prisonniers des courants d’air chaud ascendants. Le Martinet noir peut bénéficier indirectement de la protection au titre de patrimoine historique, de certains monuments dont l’architecture, est plus riche en anfractuosités.

Contrairement à ceux des hirondelles, les nids des martinets ne sont pas visibles. L’idéal est de conserver les anfractuosités du bâti telles les trous de boulins, les fissures ou les dessous des toits. Le trou d’envol du martinet noir doit faire 60 mm de large sur 30 mm de haut. Il est toutefois possible de réduire l’ouverture pour éviter la concurrence avec d’autres oiseaux. Il est également possible de rénover une façade en laissant en place les anfractuosités mais aussi de les intégrer à la conception de la structure.

Source : INPN/MNHN – © photo : P. Gourdain – S. Siblet – Illustration : Hirondelle rustique, in Atlas de poche des oiseaux de France, Belgique et Suisse, utiles ou nuisibles : suivi d’une étude d’ensemble sur les oiseaux. Série 1 / par le baron L. d’Hamonville (1830-1899). Date d’édition 1898

Martinets et hirondelles : Hirundo rustica, l’hirondelle rustique ou des cheminées s’installe dans nos granges

Hirundo rustica
Hirundo rustica gros plan F. Jiguet
Hirundo rustica – Hirondelle rustique ou des cheminées – ©photo : F. Siblet
Hirundo rustica - nid - P. Gourdain
nid – Hirundo rustica – hirondelle des cheminées – © photo : P. Gourdain

Hirondelle rustique, Hirundo rustica – (Linné, 1758)

L’Hirondelle rustique se caractérise par une silhouette gracieuse et élancée, des ailes longues, triangulaires et effilées, un cou peu prononcé et une queue nettement échancrée. Le dessus du plumage est bleu-noir uniforme aux reflets métalliques et le dessous du corps va du blanchâtre au roussâtre. Le front et la gorge sont rouge foncé. Un collier bleu noir forme une bande pectorale qui tranche nettement avec la poitrine blanchâtre au roussâtre. Le dessus de la queue fourchue avec ses rectrices externes très allongées est marqué d’une rangée de petites taches blanches à proximité de l’échancrure. Le bec et les pattes de faible taille sont noirs. Elle lance constamment des cris aigus sonores suivis très souvent de rapides gazouillis entrecoupés de trilles et de sons sifflés. Elle fréquente principalement les zones rurales, en particulier les zones de prairies. On les trouve dans les fermes où se pratique l’élevage extensif riche en insectes aériens (prairies naturelles, haies, bois, mares, étangs…). Son installation est également favorisée par l’architecture des bâtiments de ferme et leur accessibilité. Le nid peut être également construit dans des garages, granges, greniers, buanderies,….

Les premiers migrateurs peuvent être observés dès la mi-février, mais c’est à la fin de mars que débute réellement la migration. Le retour des oiseaux culmine entre le 15 avril et début mai, puis diminue progressivement. À partir de juillet, se forment des rassemblements de plusieurs milliers d’oiseaux. Les départs en migration commencent début août jusqu’au 30 septembre. L’activité diurne de l’espèce est consacrée aux vols alimentaires afin de couvrir les besoins de base et d’assurer l’élevage des nichées. Elle se pose ou se déplace rarement à terre, pratiquement exclusivement lors de la collecte de boue pour la construction du nid. Fidèles au site de reproduction, les couples, souvent unis pour la vie, s’affairent dès leur retour à la restauration de leur nid ou à la construction d’un nouveau nid. Il est constitué d’un mélange de boue et garni à l’intérieur de brins d’herbes sèches, de plumes et de crin de cheval. Il se situe d’ordinaire accolé sur la face verticale d’une poutre très proche du plafond, parfois posé sur un support horizontal, ou à peine soutenu par un support sommaire. La première ponte débute au plus tôt fin avril. Elle comprend de trois à six œufs incubés pendant 14 à 20 jours. L’hirondelle rustique niche rarement en colonie importante (moins de dix nids). Les effectifs européens ayant subi un déclin depuis les années 1970, le statut de conservation de l’Hirondelle de cheminée est considéré comme défavorable.

Source : INPN/MNHN – © photos : F. Jiguet – S. Siblet – P. Gourdain

Martinets et hirondelles : Dolichon urbicum, l’hirondelle des fenêtres construit son nid sous le rebord des toits

Martinets et Hirondelles - Delichon urbicum
Martinets et hirondelles - nid de Delichon urbicum - Hirondelle des fenêtres

Hirondelle des fenêtres – Delichon urbicum
(Linné, 1758)

Hirondelle aux parties supérieures noires à reflets métalliques bleus et croupion blanc caractéristique. Les parties inférieures sont blanches et le dessous des ailes est gris. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel visible. C’est une espèce coloniale et commensale de l’homme qui niche sur des bâtiments et plus rarement dans des milieux rupestres. Elle est migratrice et les premiers individus sont observés dès février mais le retour vers les sites de nidification ne commence réellement qu’au mois de mars. Le départ vers les sites d’hivernage est tardif et s’effectue durant les mois de septembre et d’octobre.

Elle utilise de la terre pour construire un nid en forme de coupe sous des corniches, rebords de toits, ponts, balcons, etc. Les deux sexes participent à la construction du nid qui nécessite en moyenne une dizaine de jours ; chaque partenaire participe également à la couvaison des œufs (généralement 4 à 5) et au nourrissage des poussins. Les colonies d’hirondelles de fenêtre regroupent souvent plusieurs dizaines de couples. C’est une espèce qui se nourrit d’insectes volants et de petite taille.

Source : INPN/MNHN – © photos : O. Roquinarc’h – P. Gourdain

Martinets et hirondelles :
aidez-nous à les protéger !

La protection des martinets et hirondelles repose essentiellement sur les actions suivantes :

  • Protéger les nids existants (ils sont réutilisés chaque année)
  • Éviter les dérangements autour des nids pendant la période de nidification
  • Poser des planchettes antisalissure en cas de gêne concernant les fientes
  • Placer des bacs à boue à proximité des zones de nidification (matériau essentiel pour la construction des nids)
  • Installer des nichoirs.

Martinets et hirondelles : construire des nids

Contrairement à ceux des hirondelles, les nids des martinets ne sont pas visibles. L’idéal est de conserver les anfractuosités du bâti telles les trous de boulins, les fissures ou les dessous des toits. Le trou d’envol du martinet noir doit faire 60 mm de large sur 30 mm de haut. Il est toutefois possible de réduire l’ouverture pour éviter la concurrence avec d’autres oiseaux. Il est également possible de rénover une façade en laissant en place les anfractuosités mais aussi de les intégrer à la conception de la structure.

Pour les martinets, il existe des nichoirs à encastrer. Ils permettent de favoriser la nidification tout en assurant une grande discrétion visuelle. Ce type de nichoir se pose simplement à la place d’un parpaing ou d’une brique lors de la construction ou la restauration du bâtiment. Ces nichoirs assurent une protection contre les infiltrations d’eau. Les nichoirs peuvent être aussi en béton de bois ou en bois et peuvent être simples ou doubles ou triples. Le plus répandu est un nichoir en forme de boîte à chaussures mesurant 280 mm sur 150 mm. Le trou de vol spécifique du martinet noir mesure 70 mm sur 28 mm. La surface minimale pour la nidification du martinet noir est de 400 cm2. Les colonies étant généralement importantes, il est nécessaire dans le cadre de mesure compensatoire d’installer plusieurs nichoirs. Il est également important que l’espace face au nichoir soit entièrement dégagé, car les martinets arrivent à vive allure près de leur nid. (voir boutique LPO ou nids à construire).

Plusieurs plateformes vous proposent des plans pour construire des nichoirs à martinet en bois. Une parmi tant d’autres, l’Aire du bois en open source. Vous pouvez également en commander sur le site de la LPO .

Martinets et hirondelles - Tour à hirondelles des fenêtres

Pour les hirondelles de fenêtre ou rustiques, il est possible d’installer des nichoirs artificiels qui peuvent être en béton de bois ou en céramique.

Les nids des hirondelles de fenêtre doivent être protégés du soleil afin d’éviter les températures fatales aux oisillons et installés sous une avancée (avant-toit, corniche…) de minimum 35 mm de large.

Il est important que l’espace face au nid soit dégagé de tout arbre ou mur en vis-à-vis. Les nids doivent être placés à minimum 4 mètres de hauteur et il est nécessaire d’en installer plusieurs pour l’hirondelle des fenêtres très sociables.

Pour les hirondelles rustiques, les nids artificiels prennent des formes de coupelle. Ils sont à installer sur des solives dans les bâtiments tels que granges, garages, écuries… Pour les hirondelles rustiques, il est nécessaire d’éloigner les nids les uns des autres.

Martinets et hirondelles menacés

Le groupe « Martidelle » (Martinet-hirondelle) du groupe Ille-et-Vilaine de la LPO Bretagne, qui rassemble des bénévoles dédiés à leur protection, peut vous aider et vous conseiller dans la mise en place d’actions en faveur de leur installation et de leur préservation sur notre commune.

Si vous avez la connaissance de nids d’hirondelles ou de martinets en danger, surtout prévenez, le groupe Martidelle de la LPO (prenez des photos du site). à martidelle35@gmail.com ou par téléphone au 02 99 27 21 13. (répondeur). Il sera en mesure d’intervenir.

Remerciements

La convention citoyenne biodiversité de Pont-Péan tient à remercier vivement les chercheurs de l’INPN/MNHN pour leur aide et pour la mise à sa disposition de photos si difficiles à réaliser – notamment celles des martinets – .
Cet article pédagogique a pour vocation à protéger les martinets et hirondelles actuellement menacés.

En savoir plus

Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection

Par Convention Citoyenne Biodiversité Pont-Péan

Convention citoyenne permanente du conseil participatif de Pont-Péan