Ciné-débat à l’eB, Pont-Péan, le 16 septembre 2021 à 20:00

Secrets des champs, un film d’Honorine Périno
et un ciné-débat pour tous
Inondations, incendies, dôme de chaleur, fonte des glaces… En 2021, l’été est meurtrier et dévastateur partout dans le monde. Le rapport du GIEC 2021 est sans appel. Les prévisions des scientifiques sont catastrophiques, certains impacts seraient déjà irréversibles : hausse de la température mondiale au-delà du raisonnable, montée des océans et intensifications des événements extrêmes avec une alarme sur la sécurité alimentaire dans le monde. Notre maison brûle et faut-il simplement nous contenter de regarder des images spectaculaires ?
Ce ciné débat gratuit du 16 septembre à 20:00 à l’eB est le temps de l’interrogation. C’est aussi le moment de regarder les solutions proposées par les scientifiques comme Marc Dufumier, agronome émérite à Agro-Paris-Tech et nos agriculteurs et maraîchers bio de Pont-Péan.
Ils ouvrent des pistes d’innovation pour l’agriculture : « Les plantes cultivées ont un potentiel incroyable ». Les recherches récentes dévoilent également de nouvelles orientations pour une agriculture écologique. Le rôle des agriculteurs est primordial. Manon et Pierre-Yves Héluard de la ferme bio de la Maussonnière, «Du grain au pétrin» ainsi qu’Olivier Mosset, le maraîcher bio de la Touche Audienne/Le Domaine nous apportent leurs concours en venant vous présenter leurs démarches lors de ce ciné-débat. Avec la fabrique citoyenne de Pont-Péan, ils vous proposent également la balade Fagopyrum, autour de la culture du blé noir d’hier et d’aujourd’hui en massif armoricain pour comprendre sur le terrain les possibles. Des invités sont attendus.
Bande annonce de « Secrets des champs »
Les recherches scientifiques et paysannes récentes ouvrent des pistes d’innovation. Du maraîchage à l’agroforesterie, en bio comme en agriculture de conservation, ce sont finalement les pratiques des paysans qui permettent d’activer le potentiel du vivant pour l’agriculture.
« Nous perdons des espèces sauvages, en particulier des insectes. La crise est due à une combinaison de facteurs, mais il ne fait aucun doute que les pesticides nuisent aux pollinisateurs »
Dave Goulson,
professeur de biologie de l’Université du Sussex
Séquences du film « Secrets des champs »

©photo : EOL 210823
Introduction de Marc Dufumier
Les interactions que les plantes entretiennent avec les êtres vivants qui les entourent sont à la base d’une l’agriculture intensément écologique. Le rôle des agriculteurs est primordial.
Interactions entre
les plantes cultivées et les insectes
De nombreuses interactions parmi les insectes permettent de réguler les populations de ravageurs. Par exemple, la coccinelle (insecte auxiliaire) mange le puceron (insecte ravageur). Ce service de régulation peut-être très utile aux agriculteurs, sous réserve que les insectes auxiliaires soient présents, donc trouvent refuge et nourriture à proximité des parcelles. La plante est active dans cette interaction, car c’est elle qui envoie des messages SOS lorsqu’elle est attaquée par un ravageur. Ce message attirera un insecte auxiliaire pour l’anéantir. Une équipe de chercheurs à Rennes travaille sur les odeurs émises par les plantes de la famille des crucifères lorsqu’elles sont attaquées par les asticots de mouche. Ces odeurs attirent divers auxiliaires.
Les variétés modernes ont pour la plupart perdu ces capacités à envoyer des messages SOS pour assurer leur défense, ce qui rend les plantes plus sensibles aux agressions. La sélection a un rôle important à jouer pour permettre aux plantes cultivées de retrouver leur potentiel de défenses naturelles. Mais ce potentiel de défense ne pourra pas s’exprimer sans la présence de leurs alliés, les insectes auxiliaires. Il est donc important de favoriser le développement de ces insectes dans les champs. Pour cela, les « autres plantes », celles qui ne sont pas cultivées, jouent un rôle important : elles nourrissent et abritent les insectes. Les mauvaises herbes peuvent jouer ce rôle, mais aussi des haies ou des bandes enherbées semées spécialement pour leur rôle attractif sur les insectes auxiliaires.
Pour bénéficier au maximum de ce service de régulation, il est nécessaire de bannir l’utilisation des insecticides, qui ne tuent pas seulement les insectes ravageurs mais aussi tous les autres insectes présents dans les champs.
Les interactions entre les plantes cultivées et les êtres vivants du sol,
cas des mycorhizes
Dans le sol vivent de nombreux êtres vivants, dont certains sont bien connus comme les vers de terre, et d’autres invisibles à l’œil nu. Ce sont des bactéries et champignons du sol, qui ont des relations multiples avec les plantes, d’attaque ou de défense.Les plantes n’ont pas toutes la même capacité à interagir avec ces micro-organismes, et la sélection des plantes cultivées a affaibli leur potentiel de défense et d’association.
Les champignons mycorhizogènes sont capables de former des symbioses avec les racines des plantes cultivées, ce sont les mycorhizes. Ces associations permettent aux plantes d’étendre leur réseau racinaires et de capter des éléments nutritifs essentiels difficilement assimilables par les racines seules. En outre, les mycorhizes aident les plantes à trouver de l’eau en période sèche, et les protègent contre les champignons pathogènes. L’effet de ces mycorhizes est très important dans le cas de variétés anciennes, habituées à se nourrir et se défendre seules. Les variétés modernes au contraire, sélectionnées dans des conditions très artificialisées (apports d’engrais et de pesticides), ne valorisent pas cette symbiose. Encore une fois, une sélection de plantes capables de valoriser les mycorhizes est indispensable pour une agriculture plus autonome.
Les pratiques culturales ont une grande influence sur le nombre de champignons mycorhizogènes présents dans un sol. Le travail du sol et l’utilisation de fongicides et d’engrais leur sont très nuisibles. Les champignons mycorhizogènes ayant besoin des plantes pour leur survie, les sols laissés nus ou semés de crucifères (qui ne savent pas former de mycorhizes) nuisent également à la présence de ces champignons. Outre les bonnes pratiques agricoles, les sols « massacrés » par des années d’agriculture industriels peuvent retrouver un potentiel mycorhizogène grâce à l’inoculation de champignons produits dans les centres de recherche et commercialisés dans certains pays du monde.
Un même champignon mycorhizogène est capable de former des symbioses avec plusieurs plantes, ce qui crée des réseaux souterrains permettant de créer une solidarité entre les plantes d’un même champ. L’intérêt des cultures associées et de l’agroforesterie est encore une fois démontré.
Les interactions
entre les plantes dans le champ
Il y a les plantes cultivées d’une part, et les « autres plantes » qui poussent dans le champ, car la nature aime la diversité et a horreur du vide.
Ces autres plantes sont dites « mauvaises herbes » dans le cas où l’agriculteur ne les a pas souhaité. Elles se développent plus ou moins selon les variétés cultivées. Les blés anciens à paille haute, récemment remis en culture par un nombre croissant de paysans bio, permettent de limiter considérablement le développement des « mauvaises » herbes. Une sélection de plantes capables de bien se comporter en culture en compagnie d’autres plantes est indispensable à une bonne gestion du désherbage.
Ces autres plantes sont dites plantes compagnes ou associées dans le cas où l’agriculteur les apprécie dans son champ, voire les cultive volontairement. Différents exemples montrent l’intérêt des plantes associées : prairies multi-espèces, mélange fourrager, association colza/vesce ou blé/féverolle, agroforesterie. Lorsque ces plantes sont semées uniquement pour occuper le terrain à la place des mauvaises herbe sans être récoltées, on parle de couverts végétaux. Outre leur efficacité sur l’enherbement, ces couverts jouent un rôle très important sur la fertilité des sols.
Le monde agricole et scientifique commence à prendre de plus en plus conscience du rôle de cette diversité des cultures à l’intérieur d’un même champ, tant pour le rendement global et à court terme que pour a fertilité des sols à plus long terme.
Conclusion de Marc Dufumier
L’agriculture intensément écologique n’est pas incompatible avec une agriculture en quantité et en qualité pour tous, au nord comme au Sud.
Source : Secrets des champs – Le film
Lire aussi : le déclin des insectes, il est urgent d’agir selon l’Académie des sciences.
Un ciné-débat en lien avec la balade Fagopyrum
Une belle balade nature, pour découvrir
paysages, géologie, histoire, biodiversité et modernité


La balade Fagopyrum, au-delà du plaisir de découvrir des paysages de grande qualité et chargés d’histoire, de partager un pique-nique au champ, Fagopyrum est une balade de la modernité sur le terrain autour des enjeux agricoles et environnementaux et des pratiques culturales. Le blé noir ou sarrasin, Fagopyrum de son nom botanique, est notre fil conducteur. Il nous emmène depuis le XVIe siècle, à travers le temps et dans une approche écologique actuelle des cultures. Les plantes cultivées ont un potentiel inouï. Les recherches récentes dévoilent des pistes pour une agriculture écologique qui s’adapte aux sols, oublie les pesticides et favorise le vivant. Les plantes cultivées s’associent, coopèrent, communiquent et cohabitent avec les êtres vivants qui les entourent : les insectes, les champignons du sol, et les autres plantes. On ne peut plus l’ignorer. Les jeunes agriculteurs qui ont envie de faire autrement l’expérimentent tous les jours sur le terrain.
Cette balade posera aussi la question de la révision des idées reçues sur la « modernité aux champs ». Fagopyrum est une balade porteuse de questionnements sur les logiques écosystémiques, sur la reterrorialisation de la question alimentaire, sur la cohérence des « systèmes agraires », voire de reposer la question de la « nature ». Les enjeux agricoles et environnementaux, ne peuvent être occultés d’autant que la demande sociale de sanctuarisation des paysages et de contrôle de la qualité alimentaire n’a jamais été aussi forte, notamment aux frontières de l’urbain.
Un ciné-débat en partenariat avec Rennes Métropole et Voyage en Terre Bio

Avec 2000 participants attendus, dont 500 en présentiel, le Congrès Mondial de la Bio du 6 au 10 septembre est l’un des premiers événements de la rentrée. Il va se dérouler au Centre des congrès de Rennes, au couvent des Jacobins. La Fabrique citoyenne de Pont-Péan prend part à cet événement avec une programmation locale du 5 au 19 septembre, de 6 événements, labellisés Voyage en Terre Bio. Des temps forts liés aux différentes balades et à un ciné-débat au centre culturel espace Beausoleil sont proposés aux Pont-Péannais, aux communes voisines et visiteurs de Rennes Métropole et plus encore.
À Rennes, une série de pré-conférences se tiendra les 6 et 7 septembre, sur un thème spécifique ou technique tel que les systèmes d’élevage biologiques ou les semences paysannes… avec visites de fermes biologiques et rencontres avec des producteurs locaux. La cérémonie d’ouverture se déroulera le mardi soir 7 septembre en présence de personnalités et du parrain Nicolas Hulot. Trois jours de congrès suivront avec trois plénières mercredi midi, jeudi midi et vendredi midi. À Rennes, il y aura également l’opération « Lices aux trésors », sous la Halle Martenot. Pour participer au Congrès mondial de la bio.
Les événements ont pour objectif d’élargir l’expérience des congressistes et des habitants du territoire, en leur permettant d’aller à la rencontre des paysans, jardiniers, chercheurs, entreprises du secteur bio, acteurs culturels et artistiques ou restaurateurs. Les associations locales Bio se sont fédérées pour organiser ce « Voyage en Terre Bio » et faire rayonner le congrès à travers des balades, marchés, rencontres dans les jardins au naturel et des temps d’échange… À Pont-Péan, avec le soutien de Rennes Métropole, le ciné-débat, Secrets de champs, permettra d’ouvrir de nouvelles pistes pour une agriculture écologique et ainsi faire face aux défis qui nous attendent. Nos agriculteurs bio seront présents aux côtés d’invités spécialisés.
Nos liens sur Voyage en Terre Bio :
Voyage dans mon jardin au naturel
Balade Le ruisseau du Tellé retrouve ses droits
Balade Fagopyrum, blé noir d’hier et d’aujourd’hui en massif armoricain
La clean-walk pont-péannaise : World Clean Up Day 2021
Les écobalades pont-péannaises
Et Bientôt,
suivez nos futures publications sur nos autres écobalades pont-péannaises et activités de septembre
le samedi 18/09 après-midi écobalade#3: « la clean walk pont-péannaise » dans le cadre de la journée mondiale WCUD 2021
et en plus du 5 septembre avec « Voyage dans mon jardin au naturel », le samedi 18 matin, l’écobalade « Le Tellé retrouve ses droits », le marché du samedi 18 de 9:30 à 14:30, mais aussi le 19 septembre, la balade Fagopyrum blé noir d’hier et d’aujourd’hui en massif armoricain, départ 10:30 de la ferme de la Maussonnière, route de Laillé. Réservez déjà ces dates sur votre calendrier !
