Le Tellé retrouve ses droits, écobalade#2 – 18/09 matin

Le Tellé retrouve ses droits

Une balade nature autour de l’eau
entre histoire et réalités d’aujourd’hui

Le Tellé retrouve ses droits à Pont-Péan18 septembre 2021
de 10:00 à 12:00 au Pont Mahaud

avec une balade « pour les grands » de 10:00 à 11:00 et de 11:00 à 12:00 en deux sessions et une activité enfants en continu

Venez à la découverte de l’histoire du ruisseau du Tellé, de sa richesse incroyable, du travail de recherche que font aujourd’hui les techniciens de l’eau du SMBV pour lui redonner son cours naturel. À la reconquête de la qualité de l’eau, ils vous parleront du potentiel de sa ressource en eau, de sa biodiversité en lien avec ses zones humides et de la nécessité de les protéger. Ils vous diront aussi leurs rôles essentiels dans leurs capacités de protection contre les inondations. L’industrie naissante du XVIIIe siècle l’avait profondément modifié pour utiliser la force hydraulique nécessaire à l’exploitation de la mine de plomb argentifère de Pont-Péan, le XXIe siècle sera celui de sa renaissance.
Le ruisseau du Tellé retrouve ses droits

Le samedi 18 septembre matin l’écobalade#2 « le ruisseau du Tellé retrouve ses droits » vous conduira à la découverte du ruisseau qui traverse Pont-Péan du sud au nord pour se jeter dans la Seiche. La rivière Seiche se trouve elle-même à la confluence toute proche de la rivière Vilaine, le « poumon » de l’eau que nous utilisons sur le bassin rennais et qu’il est urgent de préserver. Le Tellé reçoit à Pont-Péan ses affluents, la Hamonais, la Blanchetais, Les Bignons1 et des ruisseaux restés sans nom, également canalisés par l’histoire et qui parfois aujourd’hui sont encore considérés à tort comme des fossés !

Ces ruisseaux forment tout un réseau dentrique2 essentiel à notre alimentation en eau et à la biodiversité dont nous dépendons. Leurs cours et zones humides ont été recalibrés par l’histoire et par l’industrie naissante du XVIIIe siècle. Elle employait alors la force hydraulique pour faire fonctionner les grandes roues à aube ou à godets de la mine de plomb argentifère de Pont-Péan. Elle a alors favorisé étangs, barrages, lignes droites et débits pour faire fonctionner bocard, forge et pompes nécessaires à l’exhaure de la mine. Pont-Péan était alors un miroir d’eau qui s’étendait jusqu’aux communes voisines d’Orgères et de Laillé. Cette balade autour de l’eau se fera en lien avec la compréhension de l’usage de la force hydraulique au XVIIIe siècle.

Maquette du bassin versant de la rivière Seiche et de ses affluents ainsi que carte du Tellé réactualisée et de ses ruisseaux sont à découvrir sur place (fonctionnement d’un bassin versant avec son talweg3), pour comprendre les notions de reméandrage, ressource en eau, pollution/épuration, biodiversité, milieux humides…) avant de cheminer le long du Tellé et de ses espaces humides. Une activité enfants gratuite et ludique vous est également proposée.

1 Le nom Bignon viendrait du nom gaulois « Bugn » sources.
2 Se dit d’un réseau fluvial très densément et régulièrement ramifié. Balade organisée en partenariat avec le Syndicat mixte bassin versant de la Seiche avec Guillaume Deray et Margot Escudier techniciens expérimentés du SMBV.
3Talweg définition : Le talweg est le chemin par lequel coulent les eaux des courants naturels. La ligne rejoint les points les plus bas d’une vallée ou dans le lit d’une rivière et où le courant, le cas échéant, est plus rapide

Utilisation de la force hydraulique, Pont-Péan, un miroir d’eau au XVIIIe siècle
Au sud, un barrage artificiel de 900 m de long, 5 à 10 m de haut et de 20 à 25 m de large et un canal pour conduire l’eau de l’étang du « Thêlé » à la mine

Au sud, la construction d’un barrage, constitué « d’une digue de 900m de long, qui atteignait encore en 1980, 5m de haut pour une largeur à la base comprise entre 20 et 25m et une hauteur (originelle) de 5 à 10m au sommet a également profondément modifié le Tellé et son réseau dentrique.

La ferme de «La Chaussée» est construite sur le talus, partiellement arasé entre cette ferme et la «Petit Caliorne». La coupe montre que ce talus est constitué exclusivement de terre argileuse. Quelques pierres appareillées en grès de Pont-Réan se voient sur le flanc Est du Talus, vers la base« . Ce talus est en fait une digue d’un grand étang artificiel « , écrivait alors l’archéologue Alain Provost. Sur place, nous vous en diront beaucoup plus sur l’incroyable besoin en eau, la créativité requise des ingénieurs royaux et les moyens financiers que nécessitait la force hydraulique de l’industrie naissante au XVIIIe siècle à la mine de plomb argentifère de Pont-Péan. Nos paysages portent encore les traces du passé.

L’étang du Tellé situé au sud, était relié par un canal qui conduisait l’eau au Luzard, au nord de Pont-Péan. Il s’étendait jusqu’au château d’Orgères à l’Est et jusqu’au château de La Caliorne en Laillé, au Sud.

Schéma par Alain Provost, archéologue, 1980, in étude d’impact archéologique, RN 137 – 1985

Utilisation de la force hydraulique
pour faire fonctionner le bocard de la mine de Pont-Péan en 1735

Roue du bocard

Selon Denis Diderot, le bocard est un « moulin à pilon dont on se sert pour broyer la mine avant que de la mettre au feu, surtout lorsqu’elle est mêlée de pierre & de parties métalliques : un autre avantage de la mine bocardée, c’est qu’étant réduite en poudre, elle présente plus de surface à l’action du feu. Il n’y a guere de lavoirs sans être accompagné d’un bocard. Le bocard est une machine fort simple ; ce sont des poutres ferrées par un bout, tenues verticalement par des traverses de bois, entre lesquelles elles peuvent descendre & monter par le moyen d’un gros cylindre garni de cammes ou dents qu’une roue à eau fait mouvoir, & qui rencontrant en tournant des éminences pratiquées aux poutres ferrées ou pilons, les élevent & les laissent retomber lorsque les cammes viennent à s’échapper de dessous les éminences des poutres ferrées ou des pilons. Le​ bout ferré du pilon frappe dans une auge où l’on jette la mine à bocarder, & l’écrase. De cette mine écrasée, les parties métalliques étant les plus lourdes, tombent & restent au fond de l’auge ; les parties pierreuses & plus légeres sont entraînées par un courant d’eau qu’on fait passer sous les pilons. Du bocard la mine est portée au lavoir, & du lavoir au fourneau à griller. Voyez dans nos Planches de Minéralogie, & dans celles des grosses-Forges, plusieurs figures de bocard. » Source : Volume II (B-CEZ) de l’encyclopédie – 1752 – auteur Denis Diderot (1713-1784)

Le bocard, selon la définition de l’Académie française en 1798 est la suivant : « machine au moyen de laquelle on écrase la mine avant que de la fondre » (édition de 1798)/. Le bocard selon la définition de l’Académie française en 1986 est la suivant : « XVIIIe siècle, altération de l’allemand Pochwerk, de Pochen, « frapper » et « Werk » appareil, machine servant à broyer les minerais pour les réduire en poudre. »
Source Illustration : « Veüe et perspective de la machine apiller le mineret appellée bocard » A – Grande roue à godets du Moulin, et D – petite roue ; Huguet Jean-François (29 décembre 1679 – 1749) (Dessinateur) ; extrait du manuscrit du Président de Robien – collection Paul Christophe de Robien (Rennes Métropole et Bibliothèque de Rennes).

Utilisation de la force hydraulique
pour faire fonctionner le soufflet de la forge de la mine de Pont-Péan en 1735

Les forges avaient besoin d’eau. Elles étaient situées le long d’un cours d’eau car toute la machinerie, en particulier les soufflets des grands fourneaux, était actionnée par des roues à aubes ou à godets (voir en commentaire E sur l’aquarelle de la Collection de Robien). Cette machinerie imposait la nécessité d’avoir en général un barrage avec des canaux pour alimenter les roues.

Dans le volume Volume VII (FO-GY) p.79a, d’après l’exemplaire Mazarine de l’Encyclopédie, auteur baron Paul Thiry d’Holbach (1723 – 1789), il est précisé : « On nomme fonderie dans les travaux des mines, le bâtiment dans lequel se font toutes les opérations pour fondre, purifier, & raffiner les métaux. » « Sic »
« Il est encore très important que la fonderie soit à portée d’une riviere, d’un ruisseau, ou d’un étang, parce que l’eau est absolument nécessaire pour faire aller les soufflets. Il seroit à souhaiter même que cette eau ne gelât point en hyver ; parce qu’alors on est obligé de cesser le travail« . « Sic ».
Il poursuit « Il faut avoir soin de construire la fonderie dans un endroit sec, parce que l’humidité est très nuisible aux travaux qui se font dans les fourneaux qui peuvent en être endommagés malgré les évents & soupiraux qu’on pourroit faire. Pour remédier à ces inconvéniens, on aura soin que les fourneaux dans lesquels on grillera la mine, si elle a besoin d’être grillée, soient très proches de la fonderie, afin de ne pas multiplier les voyages & transports inutiles. Il en doit être de même du boccard, c’est-à-dire de l’endroit où sont les pilons qui servent à écraser la mine, & des lavoirs où on la sépare des parties terreuses & pierreuses qui peuvent y être attachées. » « Sic »

Pour en savoir plus, consulter :  L’Encyclopédie, Forges ou L’art du fer : recueil de planches sur les sciences, les arts libéraux et les arts méchaniques, avec leur explication / Diderot et d’Alembert Auteur  :  Diderot, Denis (1713-1784). Auteur du texte Auteur  :  Alembert, D’ (1717-1783). Auteur du texte Éditeur  :  (Paris)
Date d’édition :  1751-1780 Sujet :  Forgeage Notice d’ensemble :  http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34309826h Notice du catalogue :  http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36148936m Type :  monographie imprimée Langue  :  français Format :  Pagination multiple : ill., couv. ill. ; 30 cm Format :  Nombre total de vues : 145 Description :  Dessins et plans Description :  Ouvrages avant 1800

Source illustration : « Veüe du grand fourneau ou on fond lex crasse » Roue du moulin qui fait aller le soufflet selon l’aquarelle de Jean-François Huguet (29 décembre 1679 – 1749) (Dessinateur) ; extrait du manuscrit du Président de Robien ; collection Paul Christophe de Robien (Rennes Métropole et Bibliothèque de Rennes)

Utilisation de la force hydraulique
Une grande roue hydraulique d’épuisement de 8m de diamètre en Bretagne

Pour imaginer la démesure…
une roue hydraulique d’épuisement

Une des grandes roues hydrauliques de la mine de plomb argentifère de Poullaoüen/Huelgoat de 8 m de diamètre, servant à l’épuisement
(celle de Pont-Péan avait un diamètre de 10 m et était installée sur le puits du Chapelet).
Dans Itinéraire Général de France, 2e édition, par Adolphe Joanne de 1873, p 544, il est indiqué pour les mines de Poullaouen/Huelgouat :

" Un canal de 2 kil. de longueur,tracé sur les hauteurs et à travers un joli bois, porte les eaux de l'étang aux machines hydrauliques des mines qu'il alimente.
« On serait tenté, dit M. Ed. Vallin, de regretter la brièveté du chemin qui conduit du bourg à la mine, tant la splendeur du paysage fait éprouver
de douces émotions et de surprises inattendues. Par comparaison à Pont-Péan, le canal qui conduisait l'eau des étangs du Tellé à la mine,
au village du Luzard, avait une longueur de 2,5 km, selon les indications de Duhamel en 1761, lors d'une expertise.
" Cette mine de plomb argentifère comprend 6 puits, dont 2 d'exploitation (125 à 275 mètres de profondeur). Le filon a été reconnu sur une
longueur de 1500 mètres. Deux machines hydrauliques de la force totale de 200 chevaux épuisent l'eau de la mine à 230 mètres. Les mines de
Huelgoat et celles de Poullaouen, éloignées de 3 à 4 kil. à l'E. (R. 79), appartiennent à la même Compagnie.
Elles employaient naguère ensemble 650 ouvriers environ, et produisaient par année 800 000 kilog. de plomb et 1500 kilog. d'argent;
mais, en 1873,l'exploitation de ces mines.était suspendue."

Source illustration de la roue : “Journal de voyage exécuté par Mr David, élève externe, en Bretagne », Mines ParisTech.
Schéma réalisé par Albert David, élève ingénieur de l’école des mines en 1861.

Ancien lit du ruisseau du Tellé qui formait alors à cet emplacement deux méandres.
Aujourd’hui les reines des prés occupent l’espace
(fleuries en juillet).

Le ruisseau du Tellé retrouve ses droits
Emplacement de l’ancien lit du Tellé retrouvé par les techniciens du SMBV. La reine des prés Filipendula ulmaria (L.) Maxim., 1879 y prend place (en juillet). La Reine des prés ou Spirée Ulmaire est une grande herbacées caractéristique des prairies humides. elle a fortement régressé dans de nombreuses régions en raison du recul des zones humides suite aux drainages et/ou à leur comblement. La Reine-des-prés est prisée par un papillon de la famille des nymphalidés, le Nacré de la sanguisorbe Brenthis ino (Rottemburg, 1775). Il y pond ses oeufs. Une fois les chenilles éclos, elles utilisent la plante comme abri et source de nourriture.
Liste rouge mondiale de l’UICN (évaluation 2014) (listé Filipendula ulmaria (L.) Maxim.) © photo : JPL 2021/07

Biodiversité

Une demoiselle du Tellé sur une feuille de reine des prés, Caloptéryx vierge – Calopteryx virgo (Linnaeus, 1758)

Les mâles de Calopteryx virgo (Linnaeus, 1758) ont le corps bleu-vert métallique et les ailes marquées de bleu foncé sur presque toute la longueur. Le bout de l’abdomen porte une tache orangé à rougeâtre côté ventral. Le corps de la femelle est vert métallique , les ailes sont plus ou moins nettement enfumées. Les adultes sont observés de mai à septembre dans notre région. L’espèce se rencontre de préférence dans les ruisseaux à eau claire partiellement ensoleillées. Elle est sensible à l’oxygénation et à la pollution de l’eau. Les mâles sont territoriaux et pratiquent des parades nuptiales avant de s’accoupler. La phase larvaire aquatique dure de 1 à 2 ans.

Selon l’INPN,  » L’ordre des odonates regroupe les libellules et les demoiselles. Ce sont de grands insectes prédateurs liés aux milieux aquatiques. Ils ont une tête mobile et deux yeux globulaires bien développés ce qui leur offre une très bonne vision. La forme des ailes et le type de vol sont caractéristiques. En effet, les ailes antérieures et postérieures ne sont pas couplées ce qui leur permet de voler dans toutes les directions, même en arrière. Les odonates possèdent un appareil buccal de type broyeur adapté à leur régime alimentaire. Ils ont des organes préhensiles au bout de l’abdomen. Une des particularités des mâles est d’avoir un organe copulateur situé en haut de l’abdomen et des spermatophores en son extrémité. Cet ordre comprend 5700 espèces au niveau mondial « .

©photo : JPL 210823 – ruisseau du Tellé – Pont-Mahaud – Pont-Péan

Épiaire des marais, Stachys palustris L., 1753 – groupement observé en août 2021 – zone inondable du Tellé au Pont-Mahaud
Stachys palustris avec bourdon - Pont-Mahaud - Pont-Péan

Prairies atlantiques et subatlantiques humides

Ces épaires des marais ou Stachys palustris sont liées aux cours d’eau (rivières, ruisseaux) éclairés drainant des prairies humides et occupent les espaces d’anciennes forêts alluviales détruites anciennement par l’homme ou constituent des ourlets au niveau des forêts résiduelles. Elles peuvent également se trouver dans les clairières forestières, mais aussi au bord de plans d’eau ou de fossés. Elles sont par ailleurs en liaison dynamique avec la forêt ou les bois ; Elles sont souvent soumises à des crues périodiques d’intensité variable. Les sols sont eutrophisés lors de ces inondations qui apportent des éléments organiques en abondance ; Ces formations ne subissent aucune action anthropique (fauche ou pâturage). Elles peuvent également, après eutrophisation du cours d’eau, dériver de mégaphorbiaies1 à Reine-des-prés (Filipendula ulmaria). Par contre, en cas d’eutrophisation excessive, le cortège floristique se réduit considérablement en faveur des espèces les plus nitrophiles (Ortie notamment). Elles se trouvent en association possible avec les plantes suivantes : Épilobe hirsute (Epilobium hirsutum), reine des prés (Filipendula ulmaria), eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), consoude officinale (Symphytum officinale), lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), salicaire commune (Lythrum salicaria), oenanthe safranée (Oenanthe crocata), cirse des marais (Cirsium palustre), baldingère faux-roseaux (Phalaris arundinacea), angélique des bois (Angelica sylvestris), lycope d’Europe (Lycopus europaeus).

©photo : EOL 210923 – Pont-Péan, Pont-Mahaud
Stachys palustris avec Bombus pascuorum, le bourdon des champs
1Les mégaphorbiaies sont des végétations vivaces denses et hautes (1 à 1,5 mètre), caractérisées par de grandes plantes herbacées luxuriantes. Elles s’installent sur des sols soumis à inondations périodiques et présentant une bonne richesse en nutriments (sols alluviaux, bas-fonds de parcelles). Les mégaphorbiaies occupent un niveau topographique légèrement supérieur à celui des roselières, sur des zones subissant une période d’assec plus prolongée, ce qui permet une minéralisation des vases et la mise à disposition d’une bonne réserve en matières nutritives. Elles constituent souvent des habitats mixtes avec les communautés adjacentes (roselières, cariçaies, prairies, etc.). Intérêts : Abris, site de reproduction pour la faune des milieux palustres. – Intérêt souvent marqué pour la faune entomologique (insectes), notamment pour les espèces butineuses. – Production de biomasse importante constituant un véritable piège à nutriments : fortes capacités d’épuration (rôle important pour la qualité des eaux des rivières). Sur substrats trop riches (en nitrates notamment), risque d’évolution vers des formations plus nitrophiles, proches des ourlets pré-forestiers à ortie dioïque (Urtica dioica) et gaillet gratteron (Galium aparine).


L’eau du Tellé et de son réseau dentritique
Assurer, protéger et sécuriser notre ressource en eau potable

Le ruisseau du Tellé retrouve ses droits
Le Tellé au sud (photo réalisée fin juillet 2021 © JPL)

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En Bretagne, la ressource en eau est principalement issue des eaux de surface en raison de son sous-sol. L’alimentation en eau potable est assurée seulement à 25 % par les eaux souterraines, les 75 % restants étant issus des eaux superficielles (cours d’eau et retenues) à l’inverse du territoire national.
La recharge en eau de chaque aquifère est assurée par une partie de l’eau de pluie qui tombe à la surface du sol qui le surplombe directement, le pourcentage de l’eau de pluie qui s’infiltre est très variable d’un secteur à l’autre. Le temps nécessaire au renouvellement du volume d’eau contenu dans un aquifère3, est généralement long, de l’ordre de 10 à 30 ans en moyenne. Les aquifères reconstituent leurs réserves principalement en automne et en hiver car l’évaporation et la consommation d’eau par la végétation sont plus faibles qu’en été. Ainsi, selon la période de l’année, la profondeur de la nappe varie entre des niveaux hauts l’hiver et bas l’été.

3 Aquifère définition selon le SIGES Bretagne : Les formations géologiques qui composent le sol ont, lorsqu’elles sont assez perméables et poreuses, la capacité de permettre les écoulements verticaux et transversaux de l’eau et de l’emmagasiner. Elles constituent alors des aquifères dans lesquels le comportement des eaux souterraines est très variable selon les caractéristiques physiques et structurales des terrains.

Dans le cadre de cette belle balade nature (paysage enchanteur, chênes séculaires, traces du passé…), il s’agit de comprendre pourquoi il est nécessaire de reméandrer aujourd’hui le ruisseau du Tellé et ses affluents. Il est en effet indispensable de retrouver leurs lits majeurs et leurs lits mineurs anciens où la courbe se démultipliait. Il s’agit d’assurer la recharge en eau, de la protéger des pollutions et d’ainsi de sécuriser notre ressource en eau potable, vitale pour notre vie et notre futur développement. Seules 3 % des masses d’eau sont en bon état écologique en Ille-et-Vilaine aujourd’hui.
Par ailleurs, « nous consommons en volume, l’eau potable que nous devions, selon les projections, consommer dans dix ans« , précise dans son appel à mobilisation sur l’eau, Pascal Hervé, V.P. à Rennes Métropole, 1er Vice-Président en charge de la Coordination de la GEMAPI sur le bassin (Le Syndicat Mixte EPTB Vilaine) (préfiguration Unité de Gestion Vilaine Amont et coordination Unités Est et Ouest).

Zone humide du Tellé

Emplacement de l’ancien lit du Tellé. Zone humide actuelle du Tellé, le long du ruisseau affluent du Tellé. Les zones humides assurent la recharge en eau.

La maquette du bassin versant et son approche pour les adultes et pour les enfants

Balade Activités adultes et enfants à partir du Pont-Mahaud, terrain aux ânes, route d’Orgères (sortie Orgères – direction Pont-Péan). Deux séances adultes de 10:00 à 11:00 et une de 11:00 à 12:00 vers la partie sud avec Guillaume Deray, le technicien eau et rivières qui a retrouvé le lit majeur et les lits mineurs du Tellé. Informations avec la maquette et balade avec explications au fil de l’eau. Une séance enfants en continu de 10:00 à 12:00 avec Margot Escudier pour découvrir en s’amusant le Tellé et ses habitants (faune, flore), « Un milieu humide, à quoi ça sert ? ».

Lecture de la maquette du bassin versant pour les adultes (15′)
  • Comprendre la notion de bassin versant,
  • Différence entre bocage et openfield
  • Les corridors écologiques, campagne de plantations de haies bocagères
  • Le remembrement et ses conséquences ainsi que le travail de reméandrage aujourd’hui
  • les différentes utilisations de l’eau aujourd’hui (eau de consommation, de loisir, agriculture, industrie…).
Lecture de la maquette du bassin versant pour les enfants (45′)
  • Comprendre la notion de bassin versant
  • Observation du paysage sur la maquette
  • Différence entre bocage et openfield
  • Positionner les flèches plastifiées pour indiquer le sens de circulation de l’eau sur la maquette. Faire couler l’eau sur la maquette afin de visualiser le circuit de l’eau
  • Positionner les étiquettes au bon endroit sur la maquette pour indiquer : ligne de crête, affluents, confluence, rivière, lit mineur, lit majeur, haies…)
  • Le remembrement et ses conséquences ainsi que le travail de reméandrage aujourd’hui
  • Les différentes utilisations de l’eau aujourd’hui (eau de consommation, loisirs, agriculture, industrie.

Les activités de lecture de la maquette bassin versant se feront avec l’association CPIE Val de Vilaine.

Tellé - entrée du chemin de Tellé - Pont-Mahaud

Alors, n’hésitez plus, venez le samedi 18 septembre, découvrir au Pont-Mahaud, le ruisseau du Tellé et son réseau d’affluents le temps d’une matinée de 10:00 à 12:00 avec des spécialistes de l’eau. Il vous sera proposé pour comprendre le paysage actuel, un soupçon d’histoire, celle qui a modifié le cours du Tellé et nos paysages au XVIIIe siècle puis par ricochet au XIXe siècle. Vous pourrez ainsi vous émerveiller sur nos richesses naturelles et leur histoire ! Pédibus à partir de la place du marché/forum à 9:30, centre ville, place des Genêts. Stationnement en ville.

au départ de la balade – Entrée du chemin du Tellé au sud de Pont-Péan

Et Bientôt,
suivez nos futures publications sur nos autres écobalades pont-péannaises de septembre

le samedi 18/09 après-midi écobalade#3: « la clean walk pont-péannaise » dans le cadre de la journée mondiale WCUD 2021

et en plus du 5 septembre avec « Voyage dans mon jardin au naturel », le dimanche 19 en journée, la très belle écobalade Fagopyrum autour du blé noir/sarrasin et la découverte des paysages armoricains avec un agriculteur et un maraîcher bio de la commune, le marché du samedi 18… le ciné débat du 16 septembre à l’eB. On vous en dit plus prochainement. Réservez déjà ces dates sur votre calendrier !

Par Convention Citoyenne Biodiversité Pont-Péan

Convention citoyenne permanente du conseil participatif de Pont-Péan